Le goût de la vie

Ne pas attendre la maladie ou les accidents pour le redécouvrir

30 avril 2014
Au fur et à mesure des années, la plupart des humains perdent le goût des choses : ils respirent, ils mangent, ils boivent, ils marchent, ils voient, ils entendent, sans que leur conscience ait tellement part à ces activités, on dirait que leur sensibilité s’est peu à peu émoussée. Mais voilà quelqu’un qui tombe gravement malade : pendant des mois il est obligé de rester dans l’immobilité et l’isolement d’une chambre où il mène une existence végétative. Puis, un jour, enfin, il entre en convalescence, et là, soudain, la nourriture, l’air, la lumière lui semblent délectables. Et quelle joie de pouvoir à nouveau se déplacer librement, de sortir contempler le ciel, les arbres et toute la nature, d’écouter le vent et le chant des oiseaux ! C’est là le bon côté de certaines maladies. Mais est-ce raisonnable d’attendre un accident ou une grave maladie pour retrouver le goût des choses ?